Atelier Culture science et technique - OUVERTURE D'UNE DISCUSSION SUR LE PROJET DE TRAVAIL !!!
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Débat sur la définition de la culture scientifique

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Sylvie

Sylvie
Admin

Et – corrélativement, sur la coupure entre culture scientifique et culture générale.

1) Mail de Jean Jacques M'U

Bonsoir,
> en réponse à Janine, j'aurais deux éléments à présenter en préalable au groupe. Premier élément : le type de réflexion que je pense porter au groupe. Deuxième élément, dépendant du premier : est-ce que c'est bien dans la démarche de cet atelier ?
> 1.> Je ne sais pas si je suis dans le "cadre" (sic ?...) de « l'atelier culture scientifique et technique du FdG », mais ce que j'aimerais pouvoir développer avec vous c'est l'idée que les gens de gauche sont trop désintéressés de la complexité des sciences et des tecniques du réel qui fournissent pourtant les éléments et les modèles du pouvoir politique que savent très bien utiliser à leur exclusif profit les gens de droite et de l'élite financière.
> Je comprends le mot « désintéressé » aussi bien au sens passif qu'au sens actif :
> - le sens actif : chacun de nous, à gauche, peut être un excellent chercheur ou technicien, ou artiste, médecin, juriste, économiste, etc., mais son savoir et son savoir faire seront mis professionnellement au seul profit des institutions dominant le monde. Jamais (ou très rarement, que je sache, ou encore très peu, à la marge) les institutions sociales ne tireront grands bénéfices des compétences techniques de leur collaborateur ou partenaire. Le paradoxe est que c'est tout à fait possible, dans nos sociétés, d'avoir d'excellents ingénieurs du nucléaire qui puissent à la fois faire vivre l'industrie nucléaire, et à la fois informer les militants des partis anti-nucléaires. Idem pour la haute finance d'affaires, l'agro-alimentaire, l'armement... C'est ce que nous appelons "les contradictions du système", c'est-à-dire que nous faisons allégeance à des adversaires politiques, nous sommes de fait les loyaux collaborateurs libres et volontaires d'un système qui est pourtant celui que nous réprouvons, et c'est en toute conscience que nous participons de sa réussite, ce qui est le cas de la plupart des gens de la bourgeoisie dite "bohème", cadres, hauts fonctionnaires... qui votent PS ou droite.
> - le sens passif : chacun est isolé, cloisonné des autres, restreint par les obligations et les réserves des secrets de sa profession. La récupération de nos compétences parvient toujours, directement ou non, aux organismes favorisant l'élite dominante du pays, et ceci jusqu'aux sphères mondiales, et c'est un service rendu souvent au nom de la nation ou du service public, alors qu'en réalité il ne sert qu'en partie et très marginalement le bien commun et l'intérêt du plus grand nombre. Il arrive que certains de nos contemporains ne soient pas du tout conscients de notre participation à cette manne, une manne que nous offrons involontairement par notre main d'œuvre, nos travaux, nos implications, nos cultures.
>  
> Mon idée est que, globalement, le monde se partage entre deux fronts : l'un qui pense d'abord FINANCE et l'autre qui pense d'abord SOCIÉTÉ.
>  
> Le front financier sait jouer d'une infinité de techniques et de sciences complexes dont toutes les réussites donnent jusqu'à présent le pouvoir au libéralisme d'affaires. Le front social sait raisonner en termes humanismes et de prise en considération des autres et de soi dont toutes les r...éussites donnent des mutualisations, des coopératives et des mesures solidaires. Aujourd'hui (depuis l'Argentine 2001, la crise de novembre 2008, l'Islande 2010, la Tunisie 2011) ces deux fronts sont en train de se faire une véritable guerre (la finance des banques contre le social du peuple).
>  
> La paix ne viendra pas d'une victoire de l'un sur l'autre, mais, selon moi, d'une capacité des gens de gauche et des gens de droite à savoir s'intéresser aux techniques de fonctionnement et de pensée du front adverse... et mêler le financier au service du social, le social au service du financier.
> ...
> (fin de l'exposé de ma thèse)
> ...  
> 2.> Bien évidemment je ne parle qu'en mon nom personnel et je suis prêt à reconsidérer mon approche. Je ne souhaite d'ailleurs pas réserver exclusivement ma réflexion ni à cet atelier ni au seul FdG.

2) Réponse de De : Dominique Oriata TRON

>Courrier de jean jacques bien interessant... cela rejoint le débat sur l'anonymat sur Internet. Il y a eu une tentative de loi Masson pour l'interdire comme en Allemagne, où cela a fait baisser de moitié l'activité sur les blogs. les éditeurs de sites avaient fait une petition en rappellant que quelqu'un qui se sent calomnié peut faire lever l'anonymat sans cette loi... Par ailleurs des sites, pour ne pas risquer d'ennuis , suppriment des videos de'artiste où par erreur, des machines attribuent ma musique à des compagnies??? charge à moi de faire le proces ! Il faut éviter le passage du présumé innocent à présumé coupable ... c'est bien évident que sous couvert d'anonymat, des citoyens peuvent dénoncer des pratiues sans être punis par leurs employeurs... Amicalement à tous D. Tron

3) réponse de De : "Sylvie Thoraval"

Bonjour à vous,
Depuis le premier mail de Marie-Pierre Boursier nous transmettant le texte de Janine Guespin, je m'interroge sur ce que signifie la Culture scientifique et technique. Dans quel sens devons-nous diriger notre réflexion ?
Ce que souligne Janine, c'est l'absence de ce point essentiel dans la construction d' un projet qui concerne notre avenir. Le mot culture est utilisé dans les cas les plus divers.
... Or, en France, d'une part, le terme « culture scientifique et technique » ne se rattache que rarement à ce qui se dénomme « La Culture » et d'autre part la « culture scientifique et technique» des citoyens est notablement insuffisante.
C'est pourquoi le front de Gauche de la Culture a décidé d'ouvrir un atelier pour affronter la question de la culture scientifique et technique...
 Les nouvelles technologies bouleversent la transmission des savoirs et nous devons considérer que si la "culture scientifique et technique" des citoyens est notablement insuffisante ceci est lié aux bouleversements extrêmement rapides qui nous sont imposés par une société aux exigences de productions, de rentabilités et de consommations telles que la plupart des gens n'arrivent plus à se poser et réfléchir avant d'agir.
Est-ce que la coupure actuelle entre culture scientifique et technique et la Culture ou culture générale est "naturelle" ou au contraire, préjudiciable ?

L' enseignement a fragmenté "un tout" séparant la Science des Arts et d'autres savoirs. Nous devons impérativement reconsidérer les schémas dans lesquels se sont inscrits les divers enseignements afin d' appréhender différemment l' avenir. Cette coupure n'est pas naturelle.
En tant qu'autodidacte, mon parcourt m'a emporté vers différentes formes d'expressions avec un réel besoin d'apprendre et de découvrir. Ainsi, j'ai pu constaté l'importance des liens entre science et art. Comment construire un espace ou travailler sur le langage ou encore sur des formes ou des matériaux sans repères scientifiques ? C'est impossible !
L'ignorance scientifique et technique nourrit la volonté de certains acteurs économiques et politiques a vouloir entretenir les peurs des citoyens et c'est en dénonçant cette réalité que l'être humain pourra évoluer en affrontant les difficultés de son quotidien.
Recevez mes cordiales salutations. Sylvie

4) réponse de Marc LACREUSE

Objet : re: Définition de la Culture scientifique et technique ?
Bonjour a toutes et à tous
 La contribution de Sylvie Thoraval ouvre une réflexion qui à mes yeux est d'importance à propos de ce qu'elle appelle " la coupure " entre culture scientifique et technique et " la culture ".
Car s'il est nécessaire ( et urgent ) que les domaines de la science et de la technique soient aujourd'hui mis en question politiquement , tant dans leurs champs d'application , que dans leurs méthodologies , leurs objets ,  leurs effets sociétaux , et fassent l'objet à ce titre d'ateliers réflexifs spécifiques ouverts à tous les citoyens( et non pas seulement aux experts et spécialistes ), il est tout ausi nécessaire et urgent que ces ateliers puissent , à des moments particuliers à définir , entrer en relation avec les autres ateliers existants ou en cours de création au Front de Gauche , je veux parler de celui de la " Culture " ( qui s'intéressent principalement en fait aux Arts , et plus précisément au Spectacle vivant ) et de celui de l'Education Populaire  .
Sans développer davantage ici, j'estime effectivement très dommageable au regard de la transformation sociale et politique dont nous nous réclamons les uns et les autres que soient entretenues de manière aussi systématique les diverses coupures qui séparent ces divers domaines de l'intelligence et de la praxis humaine . J'y vois non seulement un véritable gaspillage réflexif, mais également un obstacle à la construction d'une pensée alternative soucieuse de ne pas reproduire une idéologie " tayloriste " de la pensée . Non il n'est pas naturel que science, technique, arts et éducation populaire soient séparés dans notre approche : il y a là un héritage politique qu'il nous appartient aujourd'hui d'interpeller .
Je propose donc que régulièrement ces ateliers en cours de création mènent leurs travaux comme il se doit, pour le champ qui est le leur , mais surtout organisent tout aussi régulièrement des séances de travail communes , afin d'y examiner leurs convergences et leurs apports réciproques éventuels , et leur contribution commune à l'émancipation démocratique .
Très cordialement
 Marc Lacreuse Education Populaire & Transformation Sociale

5) réponsesde De : Sylvie Thoraval

Objet : Re : Définition de la Culture scientifique et technique ?
 Je suis entièrement d'accord avec toi Marc...
Juste une petite correction afin de préciser que l'interrogation concernant la "coupure" est un des premiers points que soulève Janine dans son texte d'introduction à nos échanges. En effet, elle soulève plusieurs points pour ouvrir le débat.
 C'est très intéressant de vous lire les uns et les autres car cette façon de nous présenter permettra, je l'espère, d'ouvrir un espace constructif en vue d'une évolution positive.
 A très bientôt

De Sylvie Thoraval

Objet : Pour mémoire, les différents points proposés par Janine Guespin
 
Le point de départ pourrait être de savoir si et pourquoi la coupure actuelle entre culture scientifique et technique et la Culture ou la culture générale, est « naturelle » ou, au contraire, préjudiciable.
·         D'où vient cette coupure ? Est-elle à relier avec l'insuffisance de culture scientifique ?
·         En quoi est-ce dommageable ? Pour les individus, pour les citoyens, pour la démocratie ?
·         Pourquoi se perpétue-t-elle ?Quel est le rôle de l'idéologie dominante ?
Une différence essentielle entre culture scientifique et technique et les autres cultures (artistique, littéraire...) réside dans l'accumulation (et l'effet cumulatif) des connaissances scientifiques et techniques, qui font que nul ne peut maîtiser toutes « les sciences ».
·         Quels rapports/différences entre connaissances nécessaires à la maitrise professionnelle d'une discipline scientifique ou technique, et connaissances nécessaires à l'acquisition d'une culture scientifique et technique ?
·         Cela signifie-t-il que la culture scientifique et technique doive être dissociée de la culture générale ou souligne-t-il la nature des efforts à fournir pour l'y incorporer ? Faut il, et comment, introduire la culture scientifique et technique dans le concept même de Culture ?
La liaison entre culture scientifique et culture technique est-elle une évidence ? Une nécessité ? Ou au contraire masque-t-elle un autre problème ?
Plusieurs associations, d'éducation populaire notamment, tentent de promouvoir la culture scientifique et technique, pour lutter contre le niveau général très faible en France
- Ces efforts seraient ils favorisés dans le cadre global de la défense de la culture ?
·         Comment passer de la situation actuelle, à une appropriation d'une culture scientifique et technique à la hauteur des enjeux de citoyenneté ?
·         À quel(s) niveau doit se faire cette acquisition/diffusion ? Quels cadres ? Quelles méthodes ?
Y a-t-il un rôle spécifique du politique dans cette question ? Se cantonne-t-il à la propositions de lois, ou passe-t-il aussi par le soutien, voire l'invention, d'initiatives ?

De : Sylvie Thoraval

Objet : En relisant la réponse de Marc
 Un dernier point qui me semble très importants justement, c'est que la proposition de Janine souligne :
"que ce texte soit diffusé largement auprès de toutes celles et tous ceux qui sont susceptibles d'être concernés. Cet atelier n'aura de sens que s'il regroupe à la fois des scientifiques, (chercheur(e)s, enseignant(e)s formateurs et  animateurs de l'éducation populaire), et des femmes et  hommes de culture, au sens le plus large de ce terme. C'est un chantier difficile, mais très important je crois." 
Ce qui me plaît dans cette demande, c'est justement qu'il est question de culture commune dans laquelle se retrouvent toutes les personnes intéressées d'une façon ou d'une autre... La sectorisation doit "disparaître" du débat afin d'ouvrir une autre façon de penser.

6) Réponse de Jean-Claude Picavet 

Partir de problématiques
Je partage cette conception de culture commune, celle qui cherche à enrichir les points de vues.
Rechercher une définition est vouloir partir de supposer limites quand l’horizon en est différent.
Déjà entre une perspective dite scientifique et une visée technique les recherches sont différentes et produisent des cultures différentes.
La culture est sociologiquement produit d’une expérience partagée, sa nature n’est pas sa source, mais son expérience sociale.
Etudier des objets ne rend pas les méthodes ou les savoirs plus objectifs,  ni à l’inverse d’étudier la subjectivité par un être singulier.
L’individualisme méthodologique associé à l’industrie culturelle à produit un prisme dangereux de croyances et d’illusions entre perception et représentation. D’où les échanges de vues  entre opinion et pseudo-savoirs nommés parfois « culture » au sens culturaliste du terme.
La représentation dont le langage est partie prenante, nécessite pour éclairer un point de vue de partir de perspectives. D’où dans nos échanges le souci de partir de questions problématiques pour éclairer autant les sujets que les objets que nous sommes tous.
Pour ma part depuis longtemps je travaille sur le rapport au temps dans l’éducation et les différentes pratiques dites non-formelles, soit les actes anodins du quotidien qui sont autant culturels et savants, que bien des publications.
La marchandisation de la culture est un phénomène complexe dont ni les chercheurs, ni les artistes ont à rougir (si non un peut plus), la résistance de créer ou de rechercher sans soutiens ni projets est la même. Arrêtons de  vouloir tant la visibilité et la communication que de croire que tout est immédiat et communication formelle, la maturation et la latence décente l’émotion comme la raison, l’illusion que nos progrès dans un domaine, fusse t’il essentiel en entraine un autre engendre une vision du temps et de la culture, d’un ordre sensé s’imposé « sur ».
Quand au contraire si il est un pouvoir de savoir et d’opérer, c’est d’exercer celui « de » en toute conscience.
Cordialement
Jean-Claude Picavet    

7) intervention de Christian Maurel

Je rentre chez moi et accède à ma boite mail après trois jours d'absence.
Que de réactions sur ce projet de création d'atelier sur la culture
scientifique et technique. Et de grande qualité! Continuez à me tenir au
courant. Mais je pense qu'il faut garder un lien avec cet autre atelier, qui
lui aussi est en train de se structurer, celui concernant l'éducation
populaire (toujours dans le Front de gauche).
Je propose une approche parmi d'autres mais qui me parait essentielle dans
les temps que nous vivons : penser la culture scientifique et technique (
notamment les NTIC) comme nouvelles forces productives et structuration des
rapports sociaux qui bouleversent les rapports de travail, les rapports au
travail, interindividuels et politiques. Nous sommes peut-être dans une
période de révolution sociale ( sens marxiste - voir la Préface de la
Contribution à la Critique de l'Economie Politique) qui indique que les
hommes doivent prendre conscience de contradictions et de conflits nouveaux
pour les mener jusqu'à leur résolution. Et là nous retrouvons la culture
comme praxis et pas simplement comme représentation, et notamment
l'éducation populaire.
Bien cordialement.

http://thoravalsylvie.wix.com/mediatrice-culturelle

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